Ensemble, ils ouvrent de nouveaux horizons aux jeunes accueillis en UPE2A

Chaque année, une vingtaine de jeunes suivis par Droit à l’école intègrent les classes UPE2A (ou unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) du collège Saint-Germain de Charonne et du lycée Saint-Joseph de Pantin, deux établissements du réseau La Salle (ou Lassalien). Pour ces élèves allophones, c’est un tremplin vers l’avenir ; pour leurs professeures, Véronique Goudalle et Emeline Guerini, c’est une aventure pédagogique et humaine qui transforme leur manière d’enseigner.
Comment a débuté le partenariat avec Droit à l’école ?
Véronique : « Dès l’ouverture de l’UPE2A en 2020, nous avons travaillé avec Droit à l’école, qui nous a présenté des jeunes déjà accompagnés par l’association. Depuis, chaque rentrée, une dizaine d’élèves rejoignent la classe. Le partenariat va bien au-delà de l’accueil : orientation, stages, aide aux élèves jamais scolarisés… c’est un soutien essentiel. »
Emeline : « À Pantin, l’UPE2A a ouvert en janvier 2021. Depuis, nous accueillons chaque année entre 10 et 12 élèves de Droit à l’école. Le suivi est constant : conseils de classe, rencontres d’orientation, sorties… Nous avançons vraiment main dans la main avec l’association. »
Et concrètement, comment se passent les cours avec ces élèves ?
Véronique : « Ce sont des élèves assidus, incroyablement volontaires. Beaucoup n’ont jamais été scolarisés mais ils veulent absolument apprendre. Leur motivation est telle qu’il m’arrive d’avoir du mal à les faire sortir quand la cloche sonne ! »
Emeline : « Je passe 18 heures par semaine avec eux. J’enseigne le français mais aussi de la littérature adaptée à leur niveau, de l’histoire et de la géographie. Ils sont enthousiastes, curieux, posent beaucoup de questions et apportent une énergie formidable. »
Qu’est-ce qui explique la réussite de ces jeunes ?
Emeline : « Tous nos élèves obtiennent leur CFG et poursuivent ensuite en CAP ou en brevet professionnel. Leur curiosité, la cohésion de groupe et la communication régulière avec Droit à l’école expliquent beaucoup cette réussite. »
Véronique : « Ils savent que c’est une chance d’être à l’école et s’investissent pleinement. Ils s’entraident énormément, ce qui rend la classe vivante et motivante. Le relais de Droit à l’école pour l’orientation est aussi un vrai levier. »
Et pour vous, qu’est-ce que cela apporte ?
Véronique : « C’est une aventure humaine extraordinaire. Ces jeunes m’apportent une ouverture sur le monde et me font confiance. Cette réciprocité est inestimable. »
Emeline : « Le lien est plus fort qu’en classe ordinaire. Pédagogiquement, c’est stimulant : il faut sans cesse inventer de nouvelles façons d’enseigner et d’évaluer. Cela oblige à se concentrer sur l’essentiel. »
Avez-vous des nouvelles de vos anciens élèves ?
Véronique : « Oui, certains reviennent chaque année partager leur parcours. D’autres m’arrêtent dans la rue pour donner de leurs nouvelles. C’est émouvant de les voir construire leur vie. »
Emeline : « J’ai gardé contact avec plusieurs élèves : l’une m’envoie des photos de son petit garçon, un autre me partage ses chantiers par WhatsApp. Ces liens qui perdurent sont précieux. »