Retour sur ma première rentrée scolaire

Sadio et Mohammed*, deux jeunes accompagnés par Droit à l’École depuis plusieurs mois, viennent de franchir une étape décisive : leur première rentrée dans une école de la République. Avant cela, ils ont tous deux suivi un parcours à l’École des sans école, un dispositif leur ayant permis de renforcer leurs compétences en français et en mathématiques. Ils nous racontent. 

 

Sadio : “Je suis heureux d’aller dans la vraie école”

À 17 ans, Sadio s’apprête à intégrer la classe de troisième UPE2A du lycée professionnel Edmond Rostand. Ce dispositif accueille des élèves allophones nouvellement arrivés en France afin de faciliter leur apprentissage du français et leur intégration scolaire. Pour Sadio, cette rentrée a une signification particulière : “Je suis heureux d’enfin pouvoir aller dans la vraie école”.

 

Après plusieurs mois passés à l’École des sans école, il voit en cette rentrée une forme de soulagement et d’espoir. L’école est pour lui un lieu où il peut oublier, un temps, la précarité de son quotidien. Mais cette nouvelle étape s’accompagne aussi d’inquiétude : dormir dehors et ne pas disposer de conditions d’hygiène correctes rendent l’apprentissage difficile. 

Sadio : “Je suis très fatigué, mais je garde la motivation.”

 

Ancien apprenti mécanicien en Côte d’Ivoire, Sadio espère pouvoir poursuivre cette voie en France. En attendant, il se fixe une ligne de conduite simple : “J’ai pas mon papa, ma maman, j’ai pas ma famille, je dois être droit.”

 

Tout comme Sadio, Mohammed, 17 ans, vit lui aussi sa première rentrée en France. Depuis un mois, il est élève en troisième UPE2A au lycée La Salle Saint-Joseph. Assidu et motivé, il voit dans l’école un espace d’évasion et de reconstruction.

Mohammed : “J’ai commencé depuis 1 mois à peu près, je suis très content les profs sont gentils ça me donne le sourire. J’aime tout, toutes les matières, je suis heureux. Je suis présent tous les jours, j’ai besoin de ça, de montrer que je suis motivé.”

 

Pour Mohammed, l’école représente bien plus qu’un lieu d’apprentissage : c’est un refuge temporaire face à la précarité du quotidien

Mohammed : “L’école me donne du courage. Être à l’école me permet de me vider la tête. J’avais fait 3 ans d’école au pays, mais l’école ici est très différente, tu peux bien réfléchir, c’est intéressant.”

 

Au-delà de l’accompagnement éducatif, ces deux parcours illustrent l’importance cruciale de l’école pour les jeunes exilés. Elle leur offre non seulement un cadre d’apprentissage, mais aussi un lieu de stabilité et d’espoir : un espace suspendu où, le temps d’une journée, les difficultés de la rue s’effacent partiellement.

 

 

* Les prénoms ont été modifiés afin de préserver la sécurité des jeunes mentionnés.