Portrait d’un jeune majeur isolé engagé

Sekou est arrivé en France à l’âge de 15 ans et n’a jamais été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Il a trouvé de l’aide auprès d’associations pour l’accompagner dans son parcours. Aujourd’hui majeur, c’est à son tour de s’engager pour aider celles et ceux qui en ont besoin.
 
Sekou fait partie du Collectif Jeunes Majeur.e.s Île-de-France depuis sa création en 2020, avec 12 autres membres, mineur.e.s et majeur.e.s. Ensemble, iels se mobilisent pour une même cause : défendre les droits des jeunes majeur.e.s isolé.e.s. pour améliorer leur situation et faciliter leur intégration.
En mai dernier, Alina, bénévole à l’association Paris d’Exil, et Abdoulaye, jeune majeur isolé, comme Sekou, ont organisé une journée pour expliquer leur projet de collectif et mobiliser des forces autour de cette cause.
“J’ai tout de suite voulu m’investir dans le Collectif”, se souvient Sekou. “Je me suis retrouvé dans les valeurs et les objectifs. Je vois ce que les mineur.e.s isolé.e.s sont en train de subir, ils subissent des choses que personne ne mérite de subir. J’ai vécu la même chose, je peux utiliser mon expérience pour en parler et faire changer les choses, c’est pourquoi c’est important pour moi de m’engager.”

La première action de Sekou au sein du Collectif a été de participer à une vidéo adressée à Adrien Taquet, Secrétaire d’État auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé, en charge de l’Enfance et des Familles. Sekou explique : “Le but de cette vidéo, c’est de nous montrer, de nous présenter, pour que les gens et les politiques comprennent qui nous sommes, et les interpeller.”

Une autre mission du Collectif consiste à mobiliser d’autres jeunes. “On doit être nombreux. On doit être tous ensemble. Plus on est nombreux, plus on a de la force. Tu ne peux pas faire ça tout seul. Si on est nombreux, l’État va nous écouter, nous considérer, et peut-être que ça changera.”

Sekou conclut avec un message fort : “Le système actuel nous empêche d’avancer dans la vie, et nous détruit, que nous soyons pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance ou pas. Et pour moi, m’engager, c’est essayer de faire changer le système”.